Les clubs de troc (qui ne sont ni des clubs, ni du troc !, dixit Heloisa Primavera, qui a été très impliquée dès le début dans l’aventure) sont nés dès 1995 en Argentine. Il s’agit plus ou moins de la création de marchés locaux où les denrées et les services s’échangent avec une monnaie complémentaire, le credito.
Vous devez vous souvenir de la crise extraordinaire, à la fois politique et financière, qu’a traversé l’Argentine en 2001 ? Beaucoup d’argentins ont à ce moment-là tout perdu… Logiquement, cela a été le pic d’utilisation des clubs de troc : 2,5 millions de personnes vivant grâce à ce système !
Malheureusement, la montée en puissance de ces clubs a été trop rapide, et de nombreuses malversations vont entraîner leur chute brutale… A partir de 2002, la surémission de creditos conduit à une inflation galopante, les clubs connaissent des histoires de corruption, d’abus de pouvoir, etc. Ils vont quasiment disparaître en quelques mois.
Je vous conseille de lire la newsletter de TAOA sur le sujet, ainsi que tous les articles qui y sont rattachés (les liens sont dans la newsletter). TAOA a mené l’enquête sur place, de novembre 2010 à janvier 2011, et nous met à disposition leurs découvertes – merci notamment pour tous les non-hispanophones ! Ces articles nous permettent de revivre tout ce mouvement extraordinaire, qui donne à réfléchir aujourd’hui, autant dans sa croissance que dans sa chute.